Immigrés: sur les chemins du retour
Guet Ndar, Sant Louis (Senegal). Autor: Ángel López-Soto, Geaphotowords
L'Europe fait toujours rêver... ceux qui ne la connaissent pas. A Dakar où je vis, il ne se passe pratiquement pas un jour sans que je n'aie une discussion sur l'immigration, sur le sens de laisser toute sa vie derrière soi pour un voyage vers l'inconnu. Ce désir d'une vie nouvelle est si présent ici qu'on en arrive à croire que plus personne ne veut rester au Sénégal. Personnellement, j'ai beau essayé de convaincre que l'Europe a changé, qu'il y a d'énormes opportunités au Sénégal, qu'on peut changer les choses en restant au pays mais à la fin de chaque discussion, la réponse est la même: "...oui, mais il faut que je parte!". En vérité, il est difficile de convaincre les gens parce que le fameux "mythe de l'immigré" survit encore fortement ici.
Nous tous avons grandi au Senegal en voyant ces frères, soeurs, cousins, voisins, amis revenir d'Europe, en vacances, avec une grosse voiture, de beaux habits, de l'argent ou qui ont construit une maison au bout de deux ans passés en Europe... Ce mythe là comme je l'ai dit, subsiste toujours et la majorité des sénégalais y croit encore. Elle y croit en refusant de voir un autre phénomène assez récent lié à l'immigration: beaucoup qui étaient partis rentrent pour investir et travailler au Senegal.
Vídeo de una de las campañas de la International Organization for Migration.
Mamy (c'est le nom de mon amie) est donc rentrée au Senegal et c'est un nouveau départ pour elle. Comme quand elle partait en Italie en 1999, elle a à nouveau le coeur rempli d'espoir, la tête de rêves. Sauf que cette fois, ses rêves elle veut les réaliser chez elle. Comme elle, des centaines, des milliers d'immigrés sénégalais tentent la même aventure, ont le même pari. Beaucoup d'entre eux ont finalement compris que les mêmes efforts fournis à travailler ou plutôt à survivre en Europe, leur assureraient une vie décente dans leur pays, sans les tracasseries policières, le racisme, etc. Mais ce retour de ces sénégalais vers leurs terres, personne n'en parle. Ni les médias, ni l'Etat qui de son côté ne fait rien pour accompagner ceux d'entre ces immigrés qui reviennent créer des emplois ici.
Des histoires pareilles auraient pu servir, peut-être pas à arrêter le phénomène des pirogues clandestines vers l'Espagne mais à les amoindrir. Elles auraient pu servir à sauver beaucoup qui sont morts en pleine mer en leur prouvant qu'il est, malgré tout, possible d'investir et de gagner sa vie au Senegal, que l'Europe est de plus en plus prise dans ses propres difficultés et de moins en moins enclin à accueillir des immigrés à qui elle ne peut pas fournir du travail et avec qui en fin de compte elle ne veut pas se mêler.
Numerosos músicos, como el rapero Didier Awadi, se han sumado a las campañas contra la emigración
Plus d' informations ici : A brief migration history of Senegal
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