Acabo de leer el libro de Yasmina Reza ‘L’aube le soir ou la nuit’ de un tirón este pasado fin de semana. Esta escritora tiene excelente oído, una mirada acerada y buena cabeza. Durante un año siguió a Nicolas Sarkozy en su campaña electoral hasta la noche de su victoria presidencial. Lo hizo con su equipo de campaña, en la intimidad del grupo de asesores y asistentes. Trató a Sarkozy muy de cerca. Fue tomando nota. Y ahora hace unas semanas ha publicado el libro. No sé si algún día será capaz de publicar las notas enteras. Quizás de forma póstuma, como se hace con los grandes escritores y sus obras célebres. No sé si esto es una gran obra literaria. Sí sé que me ha interesado y que todavía me interesaría mucho más poder acceder a las notas enteras. Una de las impresiones que da el libro es que sólo está lo imprescindible para armar el relato, pero quedan muchas cosas que nos han sido ocultadas: por motivos artísticos, seguro, pero también por otros motivos. A mí me interesa y me gusta la pieza literaria, pero también me gustaría caer sobre su cuaderno. ¡Qué le vamos a hacer!
El texto es una de gran solidez literaria, con toda la calidad que corresponde a su autora, pero también es un documento que interesa a quienes siguen la vida política. Dice mucho de cómo son los políticos, y de cómo son los poderosos. De su intimidad. De su profesionalidad. Del personaje que construyen y de la compleja relación con el individuo que proporciona el esqueleto. Y lo hace a través de ese trabajo veraz alrededor de quien ha sido declarado el mejor de todos ellos por el sufragio universal en Francia y uno de los mejores del mundo por la mirada curiosa de los medios de comunicación.
No voy a comentar mucho más. Decir sólo que me parece un relato de una escritura admirable, perspicaz, cortante, inteligente, pero a la vez llena de silencios y elipsis, navegando en la ambigüedad respecto a la relación entre la escritora y el futuro presidente, entre la novelista y su personaje, y con una pregunta final casi explícita: ¿quién utiliza a quién?. Estamos hablando de la política como arte: todo lo que vale para la política también podría aplicarse a la literatura. Y viceversa.
Lo que hace Yasmina Reza es literatura, sin duda, pero también es periodismo, aunque ella parezca querer ignorarlo. Las licencias que se permite como escritora también puede permitírselas el periodista. La diferencia, bien notable, es que Sarkozy probablemente no hubiera aceptado que un periodista se acercara tanto, y lo acepta en cambio cuando se trata de una escritora reconocida y galardonada que va a convertirle en un personaje literario. En Francia, alcanzar la cima es siempre una proeza literaria. Ni siquiera Sarko el americano puede faltar a la regla. En toda carrera hay finalmente un personaje de Balzac.
Un lápiz acompaña siempre mi lectura. En vez de seguir analizando el trabajo literario de la señora Reza voy a compartir con mis lectores buena parte de los subrayados con que he ido adornando el libro. He hecho una traducción rápida y, en la medida de lo posible, eficaz. Que me perdonen los dioses de la literatura y la autora: ya lo enmendará un buen traductor profesional que a estas horas quizás andará metido en harina. Como hoy me he extendido más de lo que aconseja la prudencia bloggera, mañana daré algunas de las frases y pasajes que han merecido el homenaje sutil del lápiz.
Gracias como siempre por leerme y más todavía por leer, mañana, mi antología de subrayados acerca de Yasmina y Nicolas.
Comentarios
hasta mañana a ver si subrayamos los mismos por el momento el título me place
Gracias, Sr. Bassets. Estoy esperando leer sus apuntes, para que los comentemos en común. ¿sigue Vd. el blog de Pierre Assouline? Tampoco él pudo aguantarse las ganas de comentar este libro. Es curioso que tanto los adversarios como los partidarios de Sarkozy comulgamos en una comunidad silenciosa del testimonio.
Le recomiendo la lecture del blog Vive le feu! tan crítico como obsesionado con la "restauración" que supone Sarkozy.
Hasta mañana.
Un artículo muy interesante al respecto apareció en el semanario Marianne, pero no está en línea.
Sí se puede consultar el divertido editorial de la escéptica revista gala al respecto (bonne lecture !):
Yasmina Reza, écrivain en cour (ou de cour)?
Le livre portrait du Président, L'aube le soir ou la nuit' a bénéficié d'un emballage et d'un emballement médiatique comme on n'en a rarement rencontrés. Récit d'une impossible critique.
Commençons par un aveu : le livre de Yasmina Reza est le genre d'ouvrage que l'on a envie de « massacrer » sans l'avoir lu. C'est comme ça. Lorsque l' on reçoit deux hebdomadaires la veille de la parution avec la une sur le livre-événement ; lorsque l'on entend les radios ouvrir leur bulletins d'information du matin sur le même opus ; lorsque l'on voit toute la fine fleur de l'intelligentsia française, coalisée avec celle du journalisme politique, hurler au chef d'œuvre ou faire de la sortie du livre une épopée permettant de raconter, pour la énième fois, l'épopée de qui vous savez ; lorsque les écrivains interrogés (Patrick Rambaud, Franz-Olivier Giesberg, Daniel Rondeau, Michel Déon, Jean-Marc Parisis, etc.) en profitent pour déclarer, dans un seul élan et la même bouche en cœur que, décidément, Nicolas Sarkozy est un « personnage de roman » (je vais vous faire un aveu : c'est vrai, mais mon boucher aussi, c'est ce que je pense chaque semaine quand je vais lui acheter un steak), tout esprit libre ne peut avoir envie que de faire dérailler le petit train de la flagornerie politico-littéraire au service d'une mise en place considérable : 96 000 exemplaires d'un coup, c'est colossal !
D'autant que – ô bizarrerie - le train en question n'aborde pas toujours la seule question qui vaille pour le lecteur ou l'auditeur : « L'aube le soir ou la nuit » est-il un bon livre ? L'auteur a-t-elle réussi le pari de nous faire approcher la vérité du personnage ? Laisse tomber, mon ami, ce n'est pas le problème des medias : quand on parle d'un livre-événement, on parle surtout de l'évènement, et, en général, très peu du livre. Priorité au making of : comment « le » miracle s'est produit.
Enfin, en gros, hein. Par exemple, pas question de trop insister sur l'absence totale de Cécilia Sarkozy dans le portrait intimiste de son mari. Non, non, ce n'est pas ce que vous croyez, Nicolas n'a pas voulu imposer le silence sur son épouse, comme il a tenté de le faire dans Le Monde. Simplement, Cécilia n'était pas présente dans la campagne. Il fallait y penser. L'ouvrage de Yasmina Reza ne saurait donc être suspecté d'être un livre de commande, ou simplement contrôlé. La preuve ? Yasmina Reza remercie notre Président de l'avoir laissé opérer « en toute liberté ». Et d'ailleurs, les « avocats » de Reza l'écrivent : on ne peut pas la critiquer comme on le ferait d'un journaliste, c'est un écrivain. Donc, l'écrivain est quelqu'un qui peut accepter un «deal» avec le sujet de son livre. Un peu comme ça se faisait en Roumanie….
Au fait, les journalistes ont-ils pu le lire, le fameux livre ? L'éditeur a fait savoir que seuls « quelques rares privilégiés avaient eu accès au manuscrit »…. Impossible de joindre, ce matin, l'attachée de presse de Flammarion, que j'imaginais baillonnée par son propre fil de téléphone : comment répondre lorsque vous êtes assaillie d'un seul coup d'un seul par la moitié d'une profession (36 000 cartes de presse, tout de même !) tandis que les palettes déposées dans la cour de la maison d'édition, place de l'Odéon, maigrissent à vue d'œil ? Appelé une connaissance de la maison. Qui m'a dit : " Ca va être dur. » Donc à quinze heures, toujours pas de livre…. Jusqu'à un petit miracle : mon voisin de bureau, Joseph Macé-Scaron (voir sa chronique dans Marianne de samedi) lui, en avait deux de livres et il a bien voulu…. Je tiens l'objet. Et c'est encore pire que ce que laissait imaginer les quelques extraits parcimonieusement concédés par Teresa Cremisi, la pdgère de Flammarion, au Nouvel Observateur. Une écriture faisant comme si Marguerite Duras n'avait jamais existé. Des anecdotes fulgurantes : « Bon, pas d'oreilles indiscrètes, nous avons pris une décision Tony (Blair, NDLR) et moi, nous allons conquérir l'Europe ! " ; ou bien
- Tu t'es approprié Jaures maintenant. "
- Oui. "
Ou bien encore :
Nicolas : « Bayrou ? "
Pierre (Giacometti, directeur des études de l'institut IPSOS, NDLR) : " Il n'est pas exclu qu'il parle jeudi ou vendredi. "
Nicolas : " il dira qu'on est deux burnes (lui et Ségolène, NDLR) , je m'en fous. J'ai bien fait de dire qu'on a jamais vu le troisième en finale de Roland-Garros. C'est du gros rouge, mais ça fait du
bien. "
Des phrases inimaginables, comme celle-ci : " Nicolas me présente comme un écrivain de génie. » Ah bon ?
Et cette page 2 du livre, qui s'ouvre sur cet incroyable passage : " Dans la salle de maquillage préfabriquée, des pruneaux, du chocolat, des pâtes de fruits. Lui picore sans cesse. Picore et engouffre à toute allure. " Picore ou engouffre ?
Jeudi 23 Août 2007 - 19:18
Philippe Cohen
leeremos esos, esos apuntes de usted... bien interesante, pues
Gracias Patricia.
Philippe Cohen parece estar buscando la fórmula definitiva. No me convencen del todo sus apuntes, habrá que cotejarlo con lo que saque en limpio el anfitrión.
Aquí copio otra reseña bastante divertida, que elogia el libro. Le dejo apreciarlo:
Yasmina et un bouhi nommé Nicolas
Par Akram Belkaïd
mercredi 5 septembre 2007
Vendredi, vingt-quatre août, treize heures trente, Paris, boulevard Montmartre, magasin Virgin, temple consumériste où l’on célèbre officiellement « la culture du plaisir » et pas toujours l’inverse. Slalomant entre les bacs qui débordent de compilations sous cellophane, une employée dans son gilet rouge traîne un chariot. La voici qui s’arrête devant le présentoir vedette du magasin. Elle commence par enlever les exemplaires du dernier roman d’Amélie Nothomb et les remplace par des piles du livre de Yasmina Reza.
Immédiatement, une, cinq, quinze mains happent l’ouvrage. « Plus fort qu’Harry Potter ! » s’exclame la vendeuse qui continue de déballer tandis que d’autres clients piochent directement dans les cartons éventrés. Titre : « l’aube le soir ou la nuit ». Sujet : Nicolas Sarkozy, que la romancière a suivi de près, avec l’accord de l’intéressé, tout au long de sa campagne électorale et même quelques semaines après son élection.
Encore « lui », allez-vous me dire et vous aurez raison. Oui, « lui », toujours, partout, en permanence, le matin, midi, le soir, télés, radios, journaux et maintenant livres aussi. C’est « lui », l’homme-orchestre, le sauveur de la France, l’homme providentiel qu’une foule sans cesse grandissante de courtisans célèbre et encense. C’est lui, la Sublime Porte hexagonale, l’Espoir de l’Europe, le… le… Bon, j’arrête. De cette omniprésence médiatique et extatique, je vous ai déjà parlé et il est inutile de me répéter.
Revenons au livre de Reza. Je ne l’ai pas acheté tout de suite, me contentant d’observer la ronde folle autour du présentoir. C’est fascinant le succès immédiat d’un livre, toutes ces personnes différentes qui, l’espace d’un achat, sont liées par le même acte, le même objet et qui en tireront des satisfactions très certainement différentes. Bien sûr, il ne faut pas négliger les effets du martelage promotionnel qui tourne à plein régime mais cela ne suffit pas toujours à convaincre les uns et les autres de bourse délier.
« Toi aussi ! Tu cherches l’overdose, ou quoi ? », a presque hurlé un ami rencontré à la sortie de la petite librairie de quartier où j’ai fini par céder à la tentation. Je pourrais, pour me défendre, dire que c’est le libraire, un farfelu en qui j’ai toute confiance, qui m’a encouragé à sauter le pas mais ce serait exagérer sa responsabilité et diminuer la mienne. Oui, c’est vrai, j’en ai ras la casquette de « lui » mais je n’ai pas su me refuser un tel plaisir.
Car, pour tout vous dire, je n’ai pas été déçu par « l’aube le soir ou la nuit ». Bien au contraire, ce fut une lecture passionnante, admirative et pleine d’enseignements. Ni pamphlet, ni hagiographie (malgré quelques zestes de syndrome de Stockholm), c’est plutôt une caméra avec plans resserrés sur « lui » que l’on suit en permanence. Et les images restituées valent leur pesant d’or.
Qu’apprend-t-on de ce livre dont un passage relate de manière délicieuse l’entretien entre Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy ? Et bien, il s’en dégage, entre autre, une vérité cruelle : la France est présidée par un « bouhi » ou un « garrite » autrement dit un « plouc » (c’est comme elle a dit Reza…). Quelqu’un qui aime le clinquant, le doré, qui a des phrases toutes faites sur l’amour, tout et n’importe quoi, qui s’habille riche mais mal, qui ne cesse de s’émerveiller de côtoyer le show-biz bas de gamme et qui sait se montrer grossier, pour ne pas dire plus, en petit comité.
De manière moins évidente, car les indices à ce sujet ne sont pas fréquents, se dessine en filigrane la personnalité cynique d’un homme politique pour qui la fin justifie tous les moyens. On le savait déjà avec sa drague nauséabonde de l’extrême-droite, mais le livre apporte une précieuse confirmation.
Et en méditant cette lecture on se dit – comme on se l’est souvent répété au cours des derniers mois : « La France, dirigée par ’ça’ ? ». Et puis, l’on se reprend. « Et alors ? », nous dit une petite voix. « Est-ce mieux ailleurs ? Bush et les Etats-Unis, c’est moins affligeant peut-être ? ». On s’en veut aussitôt pour cette faiblesse passagère puisque relativiser est le premier pas vers le fatalisme. C’est ce qui anesthésie l’indignation et fait avaler toutes les couleuvres.
Un peu honteux, on s’exhorte à ne pas baisser la garde même si rien ne semble pouvoir déranger l’ordre installé depuis mai. « Ce n’est pas sûr que le fait d’être nulle soit forcément un handicap en France », affirme, dans le livre, Nicolas Sarkozy à propos de Ségolène Royal. Terrible phrase que l’on pourrait renvoyer à la figure de celui qui l’a prononcée. Oui, c’est bien cela. Pour des raisons qui m’échappent encore, il y a aujourd’hui en France une immense et efficace prime à la « nullitude ».
Une nullité mâtinée de « beaufitude » que, singeant les amateurs de franglais, je pourrais facilement qualifier de « borderline », tant les frontières entre ce qui est droit ou pas sont brouillées. Est-il par exemple normal que les vacances d’un président en exercice soient payées par un homme d’affaires ? Surtout, est-il normal que cela ne fasse même pas débat ? Mais à quoi faut-il s’attendre quand personne ne s’indigne de voir qu’un ancien président est hébergé par la famille d’un dirigeant étranger…
Quand je m’interroge à haute voix sur cette étrange mansuétude populaire, j’ai souvent droit à des regards méprisants ou irrités. On me parle, comme ce banquier d’affaires, de « dangereuse glissade vers le populisme ». Pire, on me rétorque, argument censé être imparable, que l’opinion publique a toujours raison et qu’il me faudrait enfin accepter la défaite de la gauche à la présidentielle.
Voilà bien où nous en sommes. Le mélange des genres fait fureur et parler de principes à respecter équivaut à prononcer des insanités en public. Et plus on objecte et proteste et plus on est noyé par le débit incessant de ceux qui attendent d’être admis à la cour tandis que d’autres montent le son et leur ton dans le seul espoir de profiter des bienfaits de « l’ouverture ». Tout cela, à terme, ne mènera ce pays guère loin mais pourquoi s’en faire puisque l’opinion publique parait si satisfaite ?
Le Quotidien d’Oran, jeudi 30 août 2007
Akram Belkaïd
Journaliste à la rubrique internationale du quotidien la Tribune, Akram Belkaïd est l’auteur du livre « Un regard calme sur l’Algérie » aux éditions du Seuil.
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